Pour ou contre le transpondeur ? 4 juillet 2014
Le transpondeur est de plus en plus présent dans nos cockpits. Petite revue des inconvénients et avantages de cet équipement méconnu.
Le transpondeur coûte cher.
Un transpondeur Mode S coûte en moyenne entre 2000 et 3000€. Il faut compter également 1000€ pour l’installation et l’approbation. Ceci multiplié par le nombre des planeurs du clubs, cela commence à représenter une petite somme ! Certes mais on n’est pas obligé d’équiper tous les planeurs du club et commencer, petit à petit, par les planeurs qui volent sur la campagne. Selon votre situation, les planeurs qui restent en local n’ont pas forcément l’utilité d’un tel équipement. Par ailleurs il est possible d’obtenir des aides, par exemple de la DGAC, de la région, en argumentant sur le fait qu’il s’agit d’un équipement de modernisation de la flotte et surtout de sécurité. Enfin, rapporté au coût d’un planeur neuf, il semble que cet investissement supplémentaire soit suffisamment limité pour ne pas hésiter.
Il faut faire approuver une modification du planeur.
Maintenant la procédure est simplifiée par le fait que pratiquement tous les modèles de planeurs sont couverts par une approbation de modification mineure par Sb, STC, ou manuel de maintenance. Ce document , que l’on peut trouver sur les sites des constructeurs de planeur, est à fournir à l’atelier radio pour la pose.
Il faut faire vérifier le transpondeur tous les deux ans.
Oui mais le cout sera largement diminué par le fait que la FFVV a acquis son propre banc de test qui circulera partout en France dès cet automne (plus d’information à venir sur le site du CNVV).
Il n’est pas obligatoire.
Grâce à l’action de la FFVV et des autres fédérations du CNFAS, le transpondeur n’est pas obligatoire en France dans les espaces de classe E et G, et nous disposons de nombreuses zones « vélivoles » et autres accords dans les espaces contrôlés nous permettant d’être dispensés de cet équiment. Malgré tout il faut bien retenir que pour accéder au reste de l’espace aérien, le transpondeur est obligatoire. Par ailleurs, les transpondeurs A+C ne peuvent plus être montés sur nos planeurs, et que la DGAC nous a annoncé qu’à compter de cette année ils ne seront plus acceptés dans un certain nombre d’espaces contrôlés (AIC…) dont la liste sera publiée… un jour.
Il facilite l’accès à l’espace aérien.
Ceci est incontestable pour deux raisons : la première est que les négociations pour obtenir des espaces « vélivoles » sans transpondeur sont longues et donnent lieu à des procédures complexes. Et qu’une fois que le protocole avec le contrôle aérien est signé, il convient généralement à nos besoins généraux , mais il est figé. Alors que celui qui dispose d’un transpondeur est en mesure de négocier en temps réel, en fonction de la météo du jour, la route qu’il lui plaît. Il peut même ainsi sortir des sentiers battus ! Deuxièmement, nous sommes passés à l’ère du multimédia, et les contrôleurs aériens s’attendent à visualiser leur trafic sur leurs écrans. Ils seront plus enclins à donner des clairances à des trafics équipés de transpondeur.
Si les contrôleurs ne nous acceptent pas, à quoi sert l’investissement ?
Il y a toujours le risque de tomber sur le contrôleur grincheux qui ne veut pas de planeurs dans son espace aérien ou de tomber au moment où il y a trop de trafic. Mais globalement, les clubs et les pilotes équipés sont satisfaits du service des contrôleurs, le bilan des REXEA le démontre. La nouvelle phraséologie planeur mise au point par la FFVV et la DSNA sont là pour faciliter la communication entre les vélivoles et les contrôleurs.
Le transpondeur est gourmand en énergie.
Il faut effectivement prévoir un emplacement pour une ou deux batteries. L’autonomie moyenne est actuellement de.. Sachez que le RCA … autorise le pilote de planeur, contrairement aux autres aéronefs, à éteindre son transpondeur en vol pour économiser les batteries (ne pas le faire sans autorisation en espace contrôlé).
Avec le Mode S les contrôleurs repèrent mon immatriculation.
Evidemment, avec la nouvelle génération de transpondeurs qui transmettent l’indicatif, il est difficile de rester anonyme. Mais nous préférons tordre le cou à ce genre de considérations : les pilotes qui n’ont rien à se reprocher ne doivent pas craindre ce genre de choses. Tout le monde a le doit à l’erreur de navigation, et nous n’avons jamais eu d’écho d’un pilote qui aurait été trainé en conseil de discipline après avoir été « fliqué » sur un radar. Au contraire, la transmission de l’immatriculation peut se révèler utile, notamment pour faciliter le dialogue à la radio, les coordinations entre contrôleurs, ou pour retrouver la trace d’un planeur en cas d’accident.
Le transpondeur est un plus pour la sécurité
Sans hésitation oui ! Le transpondeur rattrape les erreurs ! Suite à une erreur de navigation du pilote ou une mauvaise clairance d’un contrôleur, le système anticollision TCAS qui équipe tous les avions de transport public sauve des vies ! Allumé en espace de classe E ou G, il permet d’avoir un « filet de sécurité » en l’absence de contrôleur, ou permet également à ceux-ci, même s’ils ne vous ont pas en contact, de faire des informations de trafic par rapport à votre planeur. Dans notre monde « interconnecté », il permet à tous d’avoir une meilleure compréhension de l’environnement. Notez que de plus en plus, des systèmes de détection de transpondeur semblables au FLARM équipent les avions légers.
C’est une aide pour connaitre son niveau de vol
Les modèles récents de transpondeurs affichent sur leur écran de contrôle la valeur du niveau de vol (calage 1013) du planeur qui est transmis aux radars. Plus de conversions à faire !
L’avis de la FFVV :
L’achat de transpondeurs représente un investissement conséquent pour une association et cette décision doit être mûrement réfléchie. Pour cette raison la FFVV continue à dire que le transpondeur ne doit pas être rendu obligatoire. Malgré tout, nous pensons qu’il y a suffisamment d’arguments en faveur du transpondeur pour inciter à équiper les planeurs lorsque c’est possible, dont notamment l’argument de la sécurité, et celui de l’ouverture de l’espace aérien. Les heureux circuiteurs possesseurs de transpondeurs nous le confirment tous les jours dans leurs REXEA !
Nicolas VAUNOIS, Commission Espace Aérien
Christophe VINCENT, Commission Technique
Tags : transpondeur
Cette entrée a été publiée le Vendredi 4 juillet2014 à 21 h 11 min, et rangée dans Transpondeurs. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via son flux RSS 2.0.Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un rétrolien depuis votre site.17 octobre 2015 à 8 h 48 min
Audisio écrit :
Bonjour
Est ce qu’il serait possible de renseigner la partie « entretien » d’un transpondeur ?
Fréquence d’un contrôle obligatoire en atelier agréé (pour les planeurs immatriculés en F et D soit les plus représentatifs en France)
Le coût moyen de ce contrôle.
Cordialement
Louis Audisio