Bilan des REXEA de 2017 27 janvier 2018
Les REXEA sont les messages déposés par les pilotes de planeur suite à leurs interactions avec les contrôleurs aériens, soit via le site de la NETCOUPE (concours en ligne sur lequel les pilotes enregistrent leurs vols), soit directement avec le formulaire ffvv.rexea.org. L’analyse qui suit se base sur les commentaires faits par les pilotes, plus que sur les seules données statistiques. Elle correspond à la situation décrite par les messages REXEA de 2017, avec l’éclairage des années précédentes. Nous mettons volontairement de côté les organismes pour lesquels il y a trop peu de REXEA pour conclure quoi que ce soit.
Depuis 2010 le nombre de REXEA est globalement stable, autour de 350 par an.
Analyse globale
Le bilan de l’année 2017 présente une situation stable par rapport à ce que nous pouvons analyser depuis 2010. Le nombre d’avis déposés est constant. La proportion d’avis positifs (74%) est revenue à une valeur habituelle après une mauvaise année 2016 due à des problèmes locaux qui semblent réglés. En 2016, les clubs s’étaient en effet servi du REXEA pour documenter leurs difficultés, alors que le dépôt spontané de retours positifs sur le site en dehors de la Netcoupe est en contrepartie assez rare. Ce résultat de 2017 est d’autant plus intéressant que les commentaires sont souvent très élogieux envers les contrôleurs civils comme militaires. La coopération est globalement très appréciée par les vélivoles qui traversent les espaces aériens contrôlés.
Le pourcentage d’avis neutre est cette d’année de 21%. En lisant les commentaires, deux cas se distinguent. Des pilotes apprécient avoir pu transiter dans les espaces contrôlés comme ils le souhaitaient mais ne juge pas que le service exceptionnellement positif. Et des pilotes qui ont rencontré des difficultés de transit, mais à qui les refus ou contraintes ont été expliqués et justifiés, si bien qu’ils n’ont rien à reprocher au contrôle. Enfin, il reste une petite proportion d’avis négatifs (5%), qui se partage entre des cas de refus de clairance en espace contrôlé, et des évènements diverses et isolés.
Les organismes de contrôles les plus sollicités par nos pilotes de planeur sont ceux à proximité des grands reliefs : Marseille (Provence), Montpellier, Clermont-Ferrand. Les contrôleurs dans ces régions ont une assez bonne connaissance des pratiques vélivoles et la collaboration y est souvent excellente. Les rares refus de clairance sont généralement dus à l’absence de transpondeur à bord ou à un surnombre de planeurs dans leurs zones.
Lors de vols d’onde certains pilotes sont amenés à contacter des CRNA : Bordeaux et Marseille sont concernés à cause des massifs montagneux et rendent un service considéré comme efficace et satisfaisant.
Concernant l’équipement en transpondeurs, nous restons sur les chiffres des années précédentes, la moitié des pilotes ayant demandé une clairance étant équipés (54%). Seulement 3% des pilotes équipés essuient un refus, ce qui nous permet de conclure, en nous appuyant sur la lecture des commentaires, que le transpondeur ouvre les portes de l’espace contrôlé et améliore la qualité du service.
Les organismes pour lesquels il y a eu une évolution significative en 2017.
Organismes civils :
LYON ST EXUPERY avait des retours exceptionnellement mauvais l’année dernière dus à une situation locale conflictuelle et des refus d’activation de secteurs vélivoles. Le protocole a été mis à jour entre temps. Cet aspect négatif a totalement disparu. En conséquence, il y a très peu de retours cette année, les échanges radios directs entre vélivoles et le SIV de Lyon étant assez limités.
MARSEILLE PROVENCE : que d’éloges et de remerciements. Les demandes des vélivoles sont acceptées, les contrôleurs sont qualifiés de coopératifs, disponibles malgré la charge de trafic, l’absence de transpondeur. Le protocole semble fonctionner à merveille. Cette situation très positive est rapportée d’une année sur l’autre depuis au moins 2010.
CLERMONT-FERRAND : d’excellents retours également cette année, avec une meilleure prise en compte des vols d’onde qui ont permis à Issoire de réaliser des vols en altitude particulièrement intéressants.
STRASBOURG semble exiger l’emport du transporteur de plus en plus souvent ce qui n’est pas sans poser quelques difficultés. Une situation qu’il faudra probablement analyser en 2018 avec le SNA.
Organismes militaires :
COGNAC rencontrait également beaucoup de difficulté dans l’utilisation de son protocole. Il a été renégocié début 2017 et les changements semble satisfaire les usagers vélivoles à voir le faible nombre de REXEA lié à cet organisme qui sont plutôt positifs.
MONT DE MARSAN : les refus d’activation de zone rencontrés l’année dernière semblent réglés au vu de l’absence de REXEA. En 2016, nous avions reçus de nombreux REXEA négatifs liés aux difficultés de mise en oeuvre du nouveau protocole. En 2017, peu de retours, et ils sont excellents, ce qui semble signifier que la situation s’est stabilisée.
SALON propose un service très apprécié. Deux journées « Faites voler vos contrôleurs » ont permis à un certain nombre de contrôleurs de Salon de découvrir la pratique du planeur. Ces rencontres ont probablement contribué à significativement améliorer la collaboration qui présentait auparavant quelques difficultés.
EVREUX cumule quelques retours négatifs, mais il faut rester prudent compte tenu du faible nombre total de messages. Un échange entre la FFVV et la Base Aérienne en 2018 sera probablement utile, d’autant plus que les clubs s’inquiètent des changements annoncés dans l’activité de la base.
Voir les statistiques détaillées ici.
Conclusion
L’année 2017 restera donc une bonne année en terme de collaboration entre les organismes de contrôle, qu’ils soient civils ou militaires, et les vélivoles. Nous retiendrons toutefois que l’emport du transpondeur devient progressivement indispensable pour traverser les espaces aériens contrôlés. Si l’on ajoute à cela l’argument de la sécurité, cela conforte la FFVV dans sa politique qui consiste à encourager l’acquisition de transpondeurs par les clubs et les propriétaires privés, malgré les énormes difficultés techniques et financières que cela pose. Des vols exceptionnels ont été réalisés cette année, certains de plus de 1000km et jusqu’à 13H de vol. Ils n’auraient jamais pu se faire sans une étroite collaboration avec de multiples organismes de contrôle. Les pilotes qui ont eu la chance de réaliser ces exploits sont excessivement reconnaissants envers tous les contrôleurs qui leur ont facilité la tâche et l’expriment dans leurs REXEA.
La FFVV se félicite que ce type de vol puisse se réaliser en France malgré la complexité des espaces aériens, et des nouveaux horizons qui s’ouvrent grâce à cet équipement.
Pour lire les REXEA dans le détail, consultez le site du REXEA : http://ffvv.rexea.org
Tags : Clairances, controle aérien, rexea, Transpondeurs
Cette entrée a été publiée le samedi 27 janvier2018 à 10 h 46 min, et rangée dans REXEA. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via son flux RSS 2.0.Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un rétrolien depuis votre site.